L’habitabilité des espaces scolaires en question : appropriation, détournements, singularisations. Étude des spatialités des enfants dans trois établissements français
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Soutenance de la thèse de Julie Duval.
La soutenance aura lieu le lundi 2 juin à 13h30 à l'INSPE de Gennevilliers en salle A111 et sera suivie d'un moment convivial.
Le jury sera composé de :
Pascal Clerc, Professeur émérite de géographie à CY Cergy Paris Université, directeur
Sylvain Connac, professeur des Universités en sciences de l’éducation et de la formation à l’université Paul-Valéry de Montpellier
Sylvie Joublot-Ferré, professeure à l’Université du Québec à Montréal
Guilhem Labinal, maître de conférence HDR en géographie à CY Cergy Paris Université
Claire de Saint Martin, maître de conférence HDR en sciences de l'éducation et de la formation à CY Cergy Paris Université, directrice
Marie Toullec, Professeure des universités en Sciences de l'éducation et de la formation à l’Université de Nantes
Résumé :
Cette thèse, qui s’inscrit à la fois dans les champs de la géographie sociale et des sciences de l’éducation et de la formation, interroge l’habitabilité des espaces scolaires à partir des spatialités singulières des enfants, c’est-à-dire de la manière dont ces derniers s’approprient ces espaces voire les détournent. Ce travail met en tension deux conceptions de l’organisation des espaces scolaires : la première s’appuie sur des catégories d’enfants (genres, âges, classes de niveau), la seconde sur les usages des espaces par les enfants. L’objectif de ce travail est de comprendre de quelle façon les spatialités singulières déployées par les enfants mettent en jeu le cadre normatif dans lequel elles s’inscrivent afin d’envisager une école habitable, c’est-à-dire non plus une école pour tous, mais une école par toustes.
Ce travail repose sur des enquêtes menées sur trois terrains : deux écoles parisiennes ainsi qu’un collège dans le Jura. Ces enquêtes, focalisées sur les spatialités déployées dans les espaces récréatifs sur le temps de la pause méridienne reposent sur des cartes réalisées par les enfants elleux-mêmes selon une méthodologie originale qui s’inscrit dans le champ de la géographie radicale. Ce travail de cartographie des déplacements des enfants dans l’espace par les enfants elleux-mêmes a servi de base à des entretiens permettant aux enfants de réfléchir, de questionner, de mieux comprendre leur rapport à l’espace. Des temps d’observation flottante, des photographies, des croquis et des films réalisés in situ complètent ce travail de cartographie. Cette enquête fait apparaître, d’une part, la diversité des modes d’appropriation des espaces par les enfants et, d’autre part, les mondes qu’iels font exister à l’intérieur d’espaces imposés – mondes que j’ai appelés, à partir de Michel Foucault, des « hétérospatialités ».
La comparaison des cartographies de mes différents terrains m’a permis d’identifier une mesure d’habitabilité de l’école que je propose dans ce travail d’appeler « l’empan d’expression des singularités », à savoir la multiplicité et la diversité des trajectoires plus ou moins larges suivant les configurations des espaces et leur réglementation.
En liant la question de l’habitabilité des espaces scolaires à celle des spatialités à partir de la parole des enfants, ce travail pose la question de la coconstruction des espaces scolaires par toustes ses usagers.