Une sociographie inédite de l'instruction en famille (SociogrIEF)

Coordinateur du projet : Philippe Bongrand

Projet financé par l'Agence nationale de la recherche. Voir la présentation sur le site de l'ANR.

Equipe

  • Philippe Bongrand, MCF en sciences de l’éducation, ÉMA, CY Cergy Paris Université
  • Véronique Bourhis, MCF en sciences du langage, ÉMA, CY Cergy Paris Université
  • Géraldine Farges, MCF en sciences de l’éducation, IREDU, Université de Bourgogne
  • Dominique Glasman, PU émérite en sociologie, LLSETI, Université de Savoie Mont Blanc
  • Jean-François Nordmann, MCF en philosophie, ÉMA, CY Cergy Paris Université
  • Élise Tenret, MCF en sociologie, IRISSO, Université Paris Dauphine

Résumé du projet

L’instruction en famille (IEF) désigne, en première approche, les familles qui déclarent ne pas scolariser leurs enfants soumis à l’instruction obligatoire – soit, en France, âgés de 6 à 16 ans. Phénomène quantitativement marginal, l’IEF voit actuellement ses effectifs augmenter et suscite l’intérêt, voire la préoccupation des pouvoirs publics.
La connaissance de ce phénomène est pourtant extrêmement lacunaire : s’il existe des témoignages, des reportages de presse ou des données administratives éparses, aucune description statistique rigoureuse et systématique ne permet d’en dresser un tableau d’ensemble. Si l’accumulation d’exemples convainc certes de la grande diversité des caractéristiques socio-démographiques, des motivations et des pratiques pédagogiques des familles, rien ne permet aujourd’hui de prendre parti sur la répartition statistique des familles entre différents catégories socio-démographiques, ni entre différentes approches pédagogiques.
Faute d’une telle description, la portée des (très rares) études actuellement disponibles sur l’IEF est incertaine. SociogrIEF réunit des chercheurs et chercheuses qui ont éprouvé cette absence dans le cadre de leurs propres recherches, pionnières en France, sur l’IEF.
L'équipe se donne pour objectif central, mais non unique, de produire et d'analyser une base de données statistiques, afin de dresser un tableau rigoureux inédit de ces familles qui instruisent hors école (tâche 1). Pour cela, le projet s’appuie prioritairement sur la source actuellement la moins lacunaire : les dossiers constitués, au sujet de chaque enfant instruit dans la famille, par les administrations chargées de contrôler leur instruction.
La construction de cette base quantitative (tâche 1) est solidaire de la conduite de quatre recherches qualitatives tâches 2 à 5), procédant principalement par entretiens et observation. Les données statistiques seront construites suivant des catégories que ces recherches qualitatives permettront d’établir, et, réciproquement, l’enquête quantitative permettra de situer les originalités des terrains d’enquête monographiques.
Ces recherches qualitatives portent sur les agents qui contrôlent l’IEF (leur rapport au genre et aux classes sociales pour la tâche 2, leurs techniques d’entretien et de rédaction des rapports pour la tâche 3) ou sur les familles (leur rapport à l'École et aux pouvoirs publics pour la tâche 4, leurs pratiques pédagogiques pour la tâche 5). SociogrIEF a donc vocation à produire non seulement un instrument (base de données statistiques) qui rendra possible des recherches ultérieures, mais également à conduire des recherches inédites en France, sur un terrain à l’actualité vive.
Mobilisant sciences de l’éducation, sociologie, science politique, sciences du langage et philosophie, SociogrIEF propose un terrain empirique ainsi qu’un positionnement théorique originaux dans le champ international des travaux sur le homeschooling.

Annonces liées au projet SociogrIEF