Dans cet ouvrage, coordonné par Daniel Favre, un chapitre de Bruno Robbes (professeur des universités en sciences de l'éducation et de la formation, CY Cergy Paris Université - INSPÉ de l’Académie de Versailles - laboratoire EMA) : "Comment aider les élèves à mieux résister aux emprises dans les relations avec les enseignants et avec leurs pairs ? Le concept d’autorité éducative" (p.83-98).
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Pourquoi un ouvrage sur l’emprise ? Ce phénomène, qui établit entre les humains une relation de dominant à dominé, touche préférentiellement des personnes peu armées pour s’en défendre, et en particulier les enfants. Cet ouvrage explore les différentes formes que peut prendre la relation d’emprise et les moyens de
renforcer la capacité d’y résister. Celle-ci ne s’improvise pas et demande à être éduquée, et si possible dès l’enfance.
Daniel Favre montre qu’elle passe par une reconnexion avec soi-même à l’aide des Compétences psychosociales (CPS) auxquelles les enseignants devraient être formés pour y former à leur tour leurs élèves. Il partage avec
Anne Leraille la préoccupation que ces CPS soient à portée véritablement émancipatrice tandis que
Marie Tamarelle-Verhaeghe déplore que la vie scolaire, par le contrôle qu’elle exerce sur les élèves, encourage plutôt la déresponsabilisation, qui fait le lit de la soumission aux emprises.
Maridjo Graner et
Daniel Favre s’intéressent aux motivations, tant des dominants que des dominés, et reconnaissent l’importance de savoir les reconnaître en soi pour reprendre sa liberté de penser, "s’autoréguler" et user d’esprit critique par rapport aux influences extérieures, comme celle dont s’inquiète
Danièle Epstein, celle de l’emprise sur l’esprit des jeunes d’une idéologie individualiste et consumériste qui imprègne la société tout entière.
François Soulard montre que la dépendance peut aussi s’installer dans les rapports d’État à État avec des conséquences au niveau éducatif.
Nadine Gaudin et son équipe ainsi que
Brigitte Liatard détaillent, chacune selon son expérience, la façon dont l’éducation permet aux jeunes de savoir s’affirmer sans chercher à dominer ni se soumettre, tandis que
Bruno Robbes souligne le rôle d’une autorité qui soit éducative et non elle-même une emprise ou un refus de toute intervention.
Dans leur diversité, qui reflète la complexité de ce sujet, les chapitres développent chacun un point de vue et des arguments qui ne font pas forcément consensus. Ils restent ouverts à la critique argumentée, dans un esprit d’objectivité qui définit l’esprit scientifique.
L’ouvrage se termine par
9 propositions à expérimenter et par
une urgence :
repérer et neutraliser les injonctions paradoxales qui traversent notre société et inévitablement son École. En nous affaiblissant, elles nous rendent vulnérables aux emprises.
Coordonné par
Daniel Favre, professeur honoraire en Sciences de l’éducation à l’Université de Montpellier, membre associé du LIRDEF (Laboratoire interdisciplinaire de recherche en didactique, éducation et formation, E.A. 3749), chercheur en neurosciences puis en sciences de l’éducation, formateur d’enseignants.
Avec les contributions de :
Anne Leraille, Marie Tamarelle-Verhaeghe, Maridjo Graner, François Soulard, Danièle Epstein, Nadine Gaudin, Odile Delanchy, Isabelle Haigneré, Olivier Sorel, Brigitte Liatard, Bruno Robbes